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dhotî ou chadar[1], qui ne diffèrent entre eux que par la matière et non par la forme.

« Il est fâcheux qu’on donne dans les Universités indiennes la robe et la toque, à la manière anglaise. Ne pourrait-on pas adopter un de nos costumes nationaux pour ces distinctions honorifiques ? Il est aussi fâcheux que quelques juges et autres officiers du gouvernement exigent qu’on ne se présente devant eux qu’avec des vêtements particuliers. Le Wakîl-i Hindûstân demande avec raison un règlement à cet effet, afin de n’être pas sous ce rapport expose aux caprices d’un fonctionnaire.

Occupons-nous maintenant des Hindous qui veulent résister aux innovations. Le Dharm sabhâ « Association de la loi », qualifiée de respectable (arjâ), a célébré le 16 janvier 1876 au Caïçar bâg de Lakhnau, qui appartenait jadis à l’ancien roi d’Aoude, le premier anniversaire de sa fondation.

« Dés huit heures du matin on commença à distribuer aux pauvres et aux nécessiteux du riz cuit jusqu’à deux heures de l’après-midi. La quantité de gens à qui on fit ces distributions s’éleva à plus de mille. Puis des membres du sabhâ appartenant aux quatre castes des Hindous, particulièrement des pandits distingués par leur science et par leur mérite, arrivèrent à partir de deux heures jusqu’au soir, et au coucher du soleil il y avait plus de trois cents personnes.

« On fut d’abord des pages du Siva guîta et du Râmâyana de Valmîki avec le commentaire hindi ; les auditeurs intelligents écoutèrent ces lectures avec intérêt et de l’oreille du cœur, et en retirèrent beaucoup d’avantages. Puis le maharaja Pandit Gangadhar, du « Canning College », commença sa conférence spéciale sur le Dharm sabhâ. Quand il l’eut

  1. Le premier mot est indien et le second est persan : ils indiquent, l’un et l’autre, la pièce d’étoffe dont se drapent complètement les Indiennes.