Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étudie en ce moment en Allemagne, se propose de retourner dans l’Inde en traversant a pied l’Europe et l’Asie pour étudier les mœurs et les usages des pays qu’il parcourra et en donner la relation de visu et ses compatriotes ou plutôt à ses coreligionnaires.

On a publie à Cawnpur une sorte de catéchisme (en urdu) de la secte, sous le titre de Asli’acâïd-i Brahma Mazhab « les Vrais Principes de la religion de Brahma (le Brahma samâj) ».

À l’imitation du Brahma sabhâ ou samâj, des sectes réformatrices s’élèvent de tous côtés dans l’Inde. J’en ai déjà signalé plusieurs. En voici actuellement une nouvelle qui se propage chez les peuples non aryens, parmi les Bhils, sauvages de la frontière du Marwar-Gujarat. Là, un guru bhil nommé Jûrgi s’y occupe depuis plusieurs années de faire adopter à ses compatriotes une religion spirituelle. Il annonce un seul Dieu ; il prêche la paix et la concorde. Il fait promettre à ses sectaires, qui ne sont encore qu’au nombre d’un millier de bhagat[1], de s’abstenir de toute action criminelle et de liqueurs spiritueuses, de ne donner la mort à aucun être vivant, de ne se nourrir que des produits de la terre, de se baigner avant de manger. Il est aidé dans ses prédications par trois de ses principaux adeptes[2].

Le pandit Dayanand Saraswati, qui à Pouna avait fait des conférences contre le culte des idoles et en faveur de la religion qu’il appelle védique, était à la fin de décembre 1875 à Surate. Là, des centaines de personnes assistèrent à ses conférences, et les Hindous orthodoxes mêmes les écoutèrent avec intérêt[3].

Le même pandit, qui est à la fois zélé pour sa nation et hostile à l’idolâtrie, était un peu plus tard à Baroda et y fai-

  1. Ce mot signifie proprement « dévot ».
  2. « Indian Mail » du 17 janvier 1876.
  3. Tâj ulakhbâr du 2 janvier 1876.