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Sir Richard Temple, a ouvert à Calcutta l’Albert Hall, dépendance de l’Albert Institute, fondé et l’occasion de la visite du Prince de Galles. Les indigènes sentaient depuis longtemps le besoin d’avoir un lieu de réunion pour s’y entretenir littérairement et y cultiver la connaissance des gens instruits qui s’y rendraient. Le babu réformateur Keschah Chandar Sen a inauguré par un discours l’ouverture de cette salle spéciale[1].


VI. La religion a des rapports si intimes avec la langue et la littérature que je ne puis me dispenser de parler des deux principales religions de l’Inde : l’hindouisme et l’islamisme ; et quant à l’hindouisme, je dois m’occuper d’abord du Brahma samâj, cette secte qui veut reformer ou plutôt européaniser l’hindouisme[2].

La réunion annuelle de ce samâj a eu lieu au « Town Hall » de Calcutta, le samedi 22 janvier 1876. On distinguait parmi les personnes étrangères à la secte qui assistèrent à la séance, le lieutenant gouverneur du Bengale, Sir Richard Temple, et l’évêque de Calcutta, Mgr Milman. La cérémonie commença par une prière qui fut suivie du chant d’une hymne. Puis le babu Keschah Chandar Sen fit un discours que donne l’« Indian Daily News ». Dans ce discours il dit entre autres choses que le Christ en quittant le monde livra le gouvernement de son Église au Saint-Esprit ; car sans cela ses disciples seraient restés dans le doute et l’incertitude. Tout ne fut pas fini quand le Christ dit : Consummatum est ; ses disciples trouvèrent dans le Saint-Esprit la force et la vigueur qui leur étaient nécessaires pour continuer l’œuvre entreprise par leur Maître. Le chrétien le plus

  1. ’AIîgarh Akhbâr du 5 mai 1876.
  2. Selon le Rév. G. Trévor (Times du 1er janvier 1876), le Brahma samâj est plutôt une réunion de lettrés hindous anglicisés que des sectaires, comme on les représente communément.