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tion des femmes est nécessaire pour l’amélioration générale, et qu’il est indispensable de prendre des dispositions à ce sujet. L’établissement du Madraçat ul’ulûm pour les musulmans nécessite celui d’une institution analogue pour les musulmanes, car lorsqu’un musulman qui aura reçu son éducation dans le Madraçat ul’ulûm voudra se marier, pourra-t-il épouser une femme dont l’ignorance la fait ressembler à une sorte de sauvage ? »

L’institution Alexandra de Bombay, pour les jeunes filles indigènes, a reçu, à la fin de l’année dernière, de bien intéressentes visites, celles, par exemple, du raja de Kolapur, du raja de Bhownagar, du raja de Baria, du nabab de Radhanpur, et enfin du duc de Sutherland, qui a complimenté la surintendante, Mrs. Monnet, sur les progrès remarquables des jeunes Indiennes confiées à ses soins, et qui a félicité Manockjec Cursetjee sur les succès qu’il a obtenus dans la cause de l’éducation des femmes, dont il s’occupe depuis si longtemps[1].

Il paraît que dans le Penjab les musulmans et tous ceux qui appartiennent aux classes aisées envoient leurs enfants aux écoles plus volontiers que dans les autres provinces de l’Inde. Dans l’école principale du district de Lahore et dans ses branches, les musulmans sont en majorité. Plus de la moitie des élèves, dans les écoles d’Hoschiapur et de Gurdaspur, y viennent de loin, et presque tous les enfants du cercle de Lahore qui ont subi l’examen des écoles primaires quittent leur village pour continuer leurs études, qu’ils aient ou n’aient pas obtenu une bourse[2].

Un fait encore plus intéressant, c’est le développement

  1. « Indian Mail » du 18 décembre 1875.
  2. Awadh Akhbâr du 5 mars 1876. Je dois dire cependant que les parsis religieux se plaignent de l’éducation purement civile qu’on donne à leurs enfants et qu’ils déplorent l’abandon des exercices du culte par la nouvelle génération, à qui on apprend à les dédaigner.