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mind »). Il est à désirer que ce journal serve de lien entre les idées européennes et celles de l’Inde, surtout pour ce qui concerne la religion[1].

Le Câcîm ulakhbâr « le Distributeur des nouvelles », dont j’ai parlé dans mon « Histoire de la littérature hindoustanie[2] », a pour propriétaire et directeur Muhammad Cacim Khan, qui a donné son nom au journal.

Le journal hindoustani intitulé Tâj ulakhbâr[3] de Rampur, « la ville de Rama, » nommée par les musulmans Mustafa ahad « la ville de Mahomet », paraît tous les jeudis. Chaque numéro se compose de 16 pages sur deux colonnes. Il est édité par l’aga Ali Naqui, surnommé poétiquement Ganî[4], ce qui suppose qu’il est poëte. Le premier numéro de la nouvelle année 1878 commence par un vers de circonstance qui signifie :

« Comment les belles aux joues de rose du siècle ne seraient-elles pas changeantes, puisque l’année change et que le monde éprouve une innovation ? »

L’éditeur du Nâcir ulakhbâr de Delhi[5], qui envoie ce journal aux gens du gouvernement à qui il suppose qu’il peut être utile, se plaint de ce que « l’administration ne souscrit plus, comme du temps de sir William Muir, aux journaux hindoustanis. À cette époque, on en achetait cent à deux cents exemplaires pour les magistrats et les officiers quelconques du gouvernement, qui étaient ainsi tenus au courant de ce qui se passait. Au lieu de vingt-cinq mille roupies qu’on employait à cet effet, on n’en emploie plus que dix mille ; aussi ces journaux languissent-ils. Si chaque présidence souscrivait au moins pour cinquante ou cent

  1. « Indian Mail » du 13 mars 1876.
  2. T. III, p. 479.
  3. Voy. ma « Revue » de 1875, p. 50.
  4. C’est-à-dire « riche ».
  5. Cité dans l’Awadh Akhbâr du 5 décembre 1875.