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naux hindis sont généralement en vers ; et les vers y sont réglés par la quantité des syllabes, comme en sanscrit, en grec et en latin, et non simplement par le nombre des lettres, comme dans la prosodie arabe, si ce n’est qu’ils sont rimés, à l’imitation des langues de l’Orient musulman.

Un ouvrage qui confirme les idées du Rév. Mr. Kellogg, c’est l’édition critique accompagnée de notes savantes que Mr. Frédéric Pincott a donnée du drame de Sakuntala reproduit en hindi par Kunha Lakschman Singh, et publiée à Calcutta il y a quelques années dans le Gutka ou à « Hindi Reader[1] » du bahu Siva-praçad, mentionné sous son surnom poétique de Wahbî dans mon « Histoire de la littérature hindoustani[2] ». J’ai donné moi-même dans la « Chrestomathie hindouie et hindoustani », publiée sous ma direction par M. Éd. Lancereau, le texte, et ailleurs la traduction[3], de l’histoire originale de Sakuntala d’après le Mahabharata.

On annonce aussi la prochaine publication d’une grammaire de l’hindi oriental (A Grammar of the Eastern hindi), c’est-à-dire de la langue vulgaire de l’Hindoustan de l’est et du Bengale de l’ouest, par le Rév. A. F. R. Hoernle. On pourra donc connaître maintenant à fond le dialecte hindi, qu’il est aujourd’hui de mode de mettre en relief au détriment de l’urdu, de même que dans le midi de la France les félibres le font pour l’ancienne langue d’oc, préférant même se servir de ce dialecte qui change a tous les villages, plutôt que d’employer la belle langue française fixée par les grands écrivains des siècles de Louis XIV et de Louis XV.

Quant aux ouvrages qui, se rapportant à l’Inde, ont néces-

  1. J’ai fait connaître ce recueil dans ma « Revue » de 1870, p. 24, et l’auteur dans mon « Hist. de la littér. hind. », t. Il, p. 218 et suiv.
  2. Voy. « Hist. de la Iittér. hind. », t. Ill, p. 268 et suiv.
  3. Elle est reproduite dans le volume intitulé « Allégories, récits poétiques, etc. », p. 517 et suiv.