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dis élevé. J’ai employé cette expression parce que bien des gens, ayant appris ce qui est arrivé à cette ville, la croient en ruine et supposent qu’elle est en poussière. Les gens instraits savent que, dans les temps antérieurs, Delhi avait la prééminence sur l’Inde entière pour tous les progrès et toutes les excellences. Il en était, par conséquent, de même pour le langage ; et, afin de se renfermer dans ce qui concerne les vers et la prose, nous devons d’abord dire que la supériorité de Delhi pour la poésie est établie sans conteste. Maintenant, il faut voir les progrès qu’a faits la prose, et dont on pourra juger par les détails que je vais donner sur les auteurs habitants de Delhi, qui sont la gloire de l’Hindonstan et dont les ouvrages ont été appréciés dans toute l’Inde. Ce sont, entre autres :

« Le khwaja Aman, frère de feu Galib, auteur du Hadâyic ulanzâr et traducteur du Bostân-i khayâl[1] ; le maulawi Saïyid Abmad Khan, auteur de l’Açar ussanâdîd et de beaucoup d’autres ouvrages[2] ; le maulawi Nazir Ahmad, auteur du Mirât ul’arûs[3], du Taubat unnaçûh[4], du Banât unna’sch, du Mabâdî ulhikmat[5], etc. ; le munschi Muhammad Zuka ullah, auteur du Tawarîkh-i Hind[6], etc. ; le maulawi Muhammad Huçaïn, professeur d’arabe, auteur de nombreux écrits[7] ; le maulawi Muhammad Mazhar ullah, auteur du Mazhar ulmazâmin « la Manifestation

  1. Voy. « Hist. de la littér. hind. », t. Ier, p. 193 et suiv.
  2. Il s’agit ici du célèbre Saïyid, fondateur de l’« Anglo-muhammedan College », d’Aligarh. Sur ce personnage, voyez mon « Hist. de la littér. hind. » et mes « Discours » et « Revues », passim.
  3. « Hist. de la littér. hind. », t. II, p. 460.
  4. Voy. « Revue » de 1874, p. 42, où il faut lire unnacûh au lieu de unnâcih, imprimé par erreur.
  5. Ces deux derniers ouvrages sont mentionnés in globo, ibid.
  6. Plusieurs ouvrages portent ce titre. Voy. « Hist. de la littér. hind. », t. I, p. 422.
  7. Entre autres du Kalîd-i Sukhan « la Clef du discours ». Voy. ma « Revue » de 1873, p. 22.