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naissance, ainsi que son nom l’indique[1], étant né à Bergen en 1800, mais domicilié depuis très-longtemps à Bonn, où il était professeur de sanscrit, et toujours considéré comme Allemand. Il est réellement le vrai fondateur de l’école critique et historique de la philologie sanscrite en Allemagne. Il est principalement connu dans le monde savant par sa Grammaire pracrite, qui se rattache à l’étude de l’hindoustani, puisque l’hindou, d’où dérive le dialecte moderne, était dans l’origine un pracrit. Il fut le collaborateur de notre Eugène Burnouf et publia avec lui son « Essai sur le pali », langue des livres sacrés du bouddhisme en Birman et à Ceylan.

Le 3 juin dernier, est décédé à Ragatz, en Suisse, où il était allé dans l’espoir de rétablir sa santé altérée par ses incessants travaux, le Dr. Martin Haug, qui avait d’abord aidé Bunsen pour son Bibelwerke. Il fut ensuite nommé professeur de sanscrit à Pouna, dans la présidence de Bombay, et là, de 1859 à 1865, il se dévoua plus spécialement à l’étude du zend et du pehlvi, et en fit même l’objet de plusieurs ouvrages que j’ai en l’occasion de mentionner dans mes précédentes « Revues ». Il savait l’hindoustani, et il s’y intéressait beaucoup, car il avait passe plusieurs années parmi les pandits, et il s’était occupé de cette langue en même temps que du sanscrit, dont il avait recherché et étudié les manuscrits. D’entre les ouvrages qu’il a publiés, qu’il me suffise de citer son « Essai sur le pehlvi », servant d’introduction à son Oldpahlavi Glossary, ouvrage antérieur à « d’Islamisme », qu’il publia à Bombay par l’ordre du gouvernement en 1870, et son édition de l’Ard-Viraf, imprimée aussi à Bombay en 1872, ouvrages dont cet éminent érudit avait bien voulu me gratifier. Après son retour en Europe il fut nommé pro-

  1. Sen, en suédois et en danois, est synonyme de sohn allemand et de son anglais et signifie « fils », qui terminent beaucoup de noms propres dans toutes ces langues.