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de Sandhurst. Ce fut alors qu’il publia le « Récit critique des campagnes de Virginie et du Maryland pendant la guerre de la sécession », ouvrage qui lui valut la réputation d’un critique militaire du premier ordre.

En 1868, il publia ses « Waterloo Lectures », où il fit bon marché de la légende napoléonienne en montrant les défauts de la stratégie bonapartiste. Depuis lors le colonel Chesney publia dans diverses revues des articles importants, un entre autres sur « la Guerre suisse du Sonderbund ». On a surtout remarqué celui qui parut dans l’Edinburgh Review de 1871, et séparément en un volume, sous le titre de « Essays on military Biography », qu’on a surtout admiré à cause des jugements impartiaux qu’il contient sur les principaux coryphées de la guerre de la sécession américaine.

Maintenant j’ai à enregistrer la mort, arrivée aussi en mars dernier, d’un notable homme de lettres musulman décédé à la fleur de l’âge, je veux parler du maulawi Saïyid Raunac Ali, que j’ai mentionné dans mon « Histoire de la littérature hindoustani » sous le nom d’Afsûn[1], qui était son surnom poétique. Il avait commencé à se faire connaître par des pièces de poésie, puis il avait été collaborateur de l’Awadh Akhbâr, et enfin rédacteur en chef du Pattyâla Akhbâr[2]. Il occupait un rang distingué dans la société littéraire de l’Inde, car il était doué d’une intelligence peu commune. Il était attaché à l’imprimerie de l’Awadh Akhbâr dès 1867. Au commencement, il corrigeait les épreuves du journal, puis il y écrivit des articles et en devint éditeur, le directeur de l’imprimerie ayant reconnu son mérite. Depuis qu’il était entré dans le journalisme, il n’avait plus fait de vers, mais il avait déjà acquis auparavant une réputation poétique par les gazals en urdu et en persan dont il était auteur. Il consultait pour ses vers urdus le schaïkh Fazl-i

  1. T. Ier, p. 136.
  2. Sur ce journal, voy. ma « Revue » de 1872, p. 45.