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goût littéraire et la variété de ses connaissances : sa « Vie du Tasse » et sa « Conquête de la Poméranie » en, offrent des exemples qui, bien que d’un genre très-différent de son grand ouvrage, « The love of the atonement », ne peuvent qu’en relever le mérite[1].

Ce fut à Rawal-Pindi, en revenant de Peschawar, à l’extrême nord de son diocèse, à quinze cents milles de Calcutta, qu’il fut saisi par la maladie qui l’emporta en peu de jours. Il avait l’intention, après avoir terminé sa visite pastorale au Penjab, de venir passer quelque temps en Europe. On attendait en effet l’évêque de Calcutta en Angleterre dans l’été de 1876, et on assure que ce voyage avait pour but de demander la subdivision de son vaste diocèse.

Le 19 mars, est décédé le brave colonel du génie Charles Chesney, principal du « Royal Indian Engineering College », dont j’avais eu l’occasion l’an passé de signaler la grande sympathie pour l’hindoustani[2]. C’est après une très-courte maladie, occasionnée par un refroidissement pris dans l’exercice de ses devoirs, qu’est mort cet excellent officier, à peine âgé de quarante-neuf ans. Je n’ai pas besoin de dire qu’il est vivement regretté non-seulement par ses amis, dont le nombre était grand, mais, on peut le dire, par toute l’Angleterre, qui perd en lui un homme habile et consciencieux et qui avait donné des preuves non équivoques de sa haute capacité et de son rare mérite. Il était fils du célèbre général Chesney, dont l’exploration de la vallée de l’Euphrate a prouvé l’existence d’une route plus courte pour aller dans l’Inde que celle de la mer Rouge, et frère du colonel Georges Chesney, auteur entre autres d’un ouvrage remarquable sur la politique indienne (« Indian Politics »). Le défunt entra dans le corps du génie en 1845, et quelques mois après il fut nommé professeur d’histoire militaire à l’école d’état-major

  1. « The Guardian » du 22 mars 1876.
  2. « Revue » de 1875, p. 11.