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vue de 1874[1] », est décédé aussi en décembre 1875 ; l’Awadh Akhbâr[2] déplore sa perte et annonce qu’il donnera la liste de ses ouvrages.

Edward Thornton, mort le 24 décembre 1875, à l’âge de soixante-dix-sept ans, a été pendant longtemps secrétaire adjoint à l’« East India Board » et pendant plusieurs années éditeur de l’« Allen’s Indian Mail ». Il était très-connu dans la littérature qui concerne l’Inde, par son « History of the Oriental Empire in India » et par son « Gazetteer » du Sindh et de l’Inde, qui sont très-estimés et qui lui ont acquis une réputation méritée.,

Vers la même époque est décédé à l’âge de quatre-vingts ans un orientaliste anglais très-distingué, Francis Johnson, que j’avais connu particulièrement et aqui on doit un excellent Dictionnaire persan, le plus étendu de tous ceux qui existent, et qui peut servir non-seulement pour le persan, mais pour l’arabe, et en bien des cas pour l’hindoustani. Il m’avait donné un exemplaire de cet ouvrage, très-recherché et devenu fort rare.

Dès l’âge de vingt-quatre ans il était professeur de sanscrit, de télugu et de bengali à l’« East India Company’s College » d’Haileybury, où je le vis d’abord dans un de mes voyages en Angleterre, et il avait conservé ses fonctions pendant trente et un ans, c’est-à-dire jusqu’en 1855, où il s’en démit et eut pour successeur M. Monier Williams, maintenant professeur de sanscrit à Oxford.

Il avait une mémoire prodigieuse, et une grande aptitude pour les langues, et chose assez rare chez les savants de notre temps, il était fort religieux. Ses deux éditions de l’Hitopadeça, texte, traduction et vocabulaire, ses morceaux choisis du Mahâbhârata, ses éditions du Mégha-data et du Gulistân, sont précieuses pour les personnes qui

  1. P. 46.
  2. N° du 8 décembre 1875.