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arguments et même aux larmes d’un père, d’une mère, de frères et de sœurs.

Il y a dans ces parages des écoles tenues par les missionnaires, ou les enfants apprennent les dix commandements, le catéchisme en vers rimés, pour qu’ils le retiennent plus facilement, et à chanter des cantiques et des hymnes en hindoustani sur des airs indiens. On leur apprend aussi, cela va sans dire, la lecture, l’écriture, l’arithmétique et la géographie de l’Inde. Enfin il y a des pensions ou plutôt des orphelinats pour les enfants des deux sexes, ou sont généralement reçus de pauvres enfants abandonnés par leurs parents aux soins des missionnaires après les ravages du choléra. Bref, l’œuvre des missions à Amritsir a un résultat réel et vraiment important. Des dames chrétiennes zélées s’introduisent dans les écoles indigènes des jeunes filles, leur lisent le Nouveau Testament et leur font entendre des hymnes chrétiennes ; elles agissent de même dans les zanânas, et elles inculquent ainsi tout doucement les vérités chrétiennes aux Hindous, aux Sikhs et aux musulmans. À Bombay, il y a le « Medical Missionary Society », qui fait également beaucoup de bien[1].

J’ai reçu du même Rév. R. Clark le huitième rapport du « Penjab religions book Society » dont il est secrétaire, rapport qui s’étend du 1er novembre 1874 au 31 octobre 1875. Parmi les fonctionnaires de l’œuvre, je distingue plusieurs convertis hindous, tels que le Rév. K. C. Chatter Ji, Daoud Singh, Chandu Lala, le babu Radha Raha ; mais un seul musulman, Imad uddin, dont je viens de parler. Je ne m’occuperai pas de la partie financière du rapport, mais seulement de la partie littéraire qui se rapporte à l’hindoustani tant urdu qu’hindi. Je vois ainsi qu’on a vendu ou distribué six mille neuf cent soixante et onze volumes urdus et deux

  1. « Indian Mail » du 15 septembre 1876.