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de Simla, qui s’est fait jogui[1] et s’est mis sous la direction spirituelle du desservant d’un temple hindou situé au sommet du mont Iako[2].


VII. J’ai, l’an passé[3], entretenu mes lecteurs, avec quelque étendue, des missions protestantes de l’Inde. Comme appendice à ce que j’en ai dit, je vais maintenant traduire ce qu’a écrit à ce sujet le journal indigène, quoique écrit en anglais, « The Pioneer » :

« L’histoire des jésuites, lit-on dans ce journal[4], est une longue suite de merveilleux exploits de propagande. Dans la Chine, dans le Paraguay, dans l’Inde, ils sont inconcevables. On les a accusés d’adapter le christianisme à l’intelligence de ceux qu’ils voulaient convertir, et d’avoir adopté des cérémonies et des rites païens qui à la longue détruisaient leur œuvre. À cela on peut répliquer que sans ces concessions ils n’auraient pu s’attendre à aucun résultat, et qu’un maître doit approprier sa méthode ai ses élèves. L’esprit tolérant des missionnaires jésuites est préférable à la bigoterie des ecclésiastiques protestants, dont il a été dit qu’ils agissent souvent comme s’ils voulaient choquer les préjugés des peuples, et qui représentent il ceux d’une croyance différente le christianisme actuel comme une réunion de doctrines définies, mais mystérieuses, qu’il faut accepter entièrement ou pas du tout.

On apercevait un esprit tout différent dans François-Xavier et dans Schwartz. Le premier adopta les habitudes et la mince nourriture des ascètes indiens, le second toléra parmi les convertis la distinction des castes. L’un et l’autre

  1. « Pénitent », nom général qu’on donne aux faquirs hindous.
  2. ’Aligarh Akhbâr du 4 août 1876.
  3. « La Langue et la littérature hindoustanies en 1875 », p. 84 et suiv.
  4. « Indian Mail » du 25 mars 1876.