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sance sur les bords du Guadalquivir et de la Guadiana. Bagdad succéda aux splendeurs et à la civilisation de Damas, le Caire à Bagdad, et Cordoue au Caire. »

Voici le second passage : « L’islamisme est-il la seule religion qui ait essayé de se propager par l’épée ? Il est vrai qu’une guerre sainte soutenue par les chrétiens est en contradiction directe avec l’esprit de son fondateur, tandis qu’une guerre du même genre est tout à fait conforme au précepte et à la pratique du Prophète ; ainsi il n’y a pas de comparaison à faire à ce sujet entre les deux religions. Les moyens autorisés par le Christ pour propager sa religion ont été seulement moraux et spirituels. Ceux qui sont autorisés par Mahomet sont d’abord l’exemple et la persuasion, et à défaut l’épée. »

Un professeur de l’Université de New-York, Mr. T. W. Draper, dans son ouvrage sur « les conflits de la science et de la religion », parle avec respect de Mahomet. Il va jusqu’à dire, qu’au sixième siècle Mahomet reprit la tradition de Nestorius sur l’unité de Dieu, et que, grâce au mahométisme, le Dieu unique triompha et la doctrine de l’unité divine s’établit dans le monde. Mais il faut savoir que Mr. Draper est hostile au christianisme orthodoxe, et qu’il ne sait qu’insulter tout ce qui est vraiment chrétien[1].

On a récemment publié à Bombay un ouvrage de controverse en faveur de la religion musulmane, traduit de l’arabe sous le titre de Zafar-i jalîl « la Victoire éclatante », par Cutb uddin, de Delhi[2] ; et à Lakhnau, en 1875, une brochure musulmane en réfutation des doctrines chrétiennes par Muhammad Rukn uddin et intitulée : Uçûl-i butân-i Mazhab-i’Içâî « Principes sur la vanité de la religion chrétienne ».

Un journal de Saint-Pétersbourg nous apprend que les

  1. W. Guettée, « Union chrétienne », n° de mars 1876.
  2. In-8° de 268 pages.