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Léon Gandillot

tes seins[1]

TES SEINS




J’aime tes seins frais, aux pointes épanouies.
J’aime tes seins cabrés, aux magiques frissons.
J’aime tes seins polis, durs comme des glaçons.
J’aime tes seins purs, pleins de lueurs inouïes.
 
Je butinerai sur ta gorge, au tourbillon
Des désirs, les senteurs sitôt évanouïes.
Ton sein est la fleur, ma lèvre est le papillon,
J’aime tes seins frais, aux pointes épanouïes.

Je veux, comme un marin que cinglent les moussons,
Voguer dans la tempête où mon âme divague.
Ma lèvre est la nacelle, et ton sein est la vague,
J’aime tes seins cabrés, aux magiques frissons.

Je veux, incendié du délirant manège,
Baigner dans tes fraîcheurs mes ardentes cuissons,
Ma lèvre est le tison, et ton sein est la neige,
J’aime tes seins polis, durs comme des glaçons.
 
Et mes baisers, pâmés d’extases éblouïes,
Planeront, alanguis, sur ton buste divin,
Ma lèvre est l’épervier, ton sein le ciel sans fin ;
J’aime tes seins purs, pleins de lueurs inouïes.



FEMME !




Au cœur de l’homme, la nature
Mit une noble avidité.
Tous, sans trêve, elle nous torture
Du problème de la beauté,

Et le charme infus te sature
De la parfaite volupté,
Toi, femme, heureuse créature,
En ta suprême faculté !

Lorsque pour répondre à l’envie
D’exhaler du beau, notre vie
Se consume en cruels efforts,

Tu répands l’exquise harmonie
D’un geste, et la grâce infinie
Du seul spectacle de ton corps !

  1. Vers amoureux