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tion des membres de la Commission ne décident rien pour l’avenir, elles révèlent un important mouvement en faveur de l’introduction immédiate du Bengali pour certains buts universitaires et de son introduction prochaine pour d’autres, mouvement que rien ne laissait prévoir, aux débats du Conseil Législatif Impérial de 1915.

En étudiant le compte-rendu de l’enquête faite par les Membres de la Commission, nous sommes encore mieux à même d’apprécier leurs remarques. La question posée par eux était : « Considérez-vous que l’anglais devrait être employé comme langue courante dans les cours universitaires, dans l’enseignement et aux examens à tous les degrés au-dessous de la Matriculation ? »

155 réponses sont en faveur de l’anglais, et près de 138 ne s’opposent pas à la langue maternelle, dans un temps plus ou moins prochain. Cette proportion est assurément encourageante pour les partisans de la langue indigène. En outre, et même parmi ceux qui se déclarent en faveur de l’anglais, le nombre est grand de ceux qui conseillent l’emploi de la langue étrangère à cause de l’insuffisance de livres scolaires dans les divers sujets en langue indigène. Cette école d’éducateurs ne s’y oppose donc pas en principe. Ils n’aiment pas que nous nous jetions à l’eau avant de savoir nager. Dans le même genre, mais plus tranchante est la réponse de ceux qui sont en faveur de l’anglais. Ceux-ci laissent voir qu’ils ignorent l’histoire de nos langues indigènes. Il fut un temps où le sanscrit était la langue de la philosophie hindoue. Quelques savants enthousiastes enrichirent leur langue maternelle d’un fonds respectable de littérature