Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

flétrissant le « péché du secret », le mensonge, — moins : la demi-vérité. Et le génial Protecteur de la République d’Angleterre n’a pas moins que Gandhi connu les forces mystiques de l’homme. Il y a fait appel ; et il leur a dû en partie ses victoires.



On me reprochera d’insister, dans cette Introduction aux articles de Gandhi, sur leur caractère de combat.

J’ai voulu rompre un malentendu, qui enclave Gandhi dans le pacifisme énervé. Si le Christ a été le Prince de la Paix, Gandhi n’est pas indigne de ce beau nom. Mais la paix que l’un et l’autre apportent aux hommes n’est pas celle de l’acceptation passive, elle est celle de l’amour agissant et du sacrifice de soi. J’ai osé montrer qu’il y a moins de distance entre la Non-Violence du Mahatma et la Violence des Révolutionnaires, qui sont ses francs adversaires, qu’entre la Non-Acceptation héroïque et la servile ataraxie des éternels Acceptants, qui sont le béton de toutes les tyrannies et le ciment de toutes les réactions.


Il y a quelques semaines, après de longs débats à la Chambre Française à propos de l’Amnistie, les pouvoirs publics, pauvrement combattus d’ailleurs par une opposition, médiocre en nombre et médiocre en pensée, refusèrent de comprendre dans la grâce accordée les Réfractaires par conscience, — établissant pour mesure de leur amnistie qu’elle ne devait s’appliquer qu’à ceux qui ont combattu.

Les politiciens ont des œillères. Ils ne se doutent pas que dans le monde d’aujourd’hui, il est plus d’un