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LE DOCTEUR OMÉGA

Nous approchions… Le docteur, attentif à la manœuvre, demeurait immobile.

Soudain, il s’écria :

— Attention !… Fred… au moteur !… Halte !…

Les pistons cessèrent de battre et le Cosmos demeura sur place, la pointe légèrement inclinée en avant à un mètre à peine du rivage.

— Maintenant, dit le docteur, il s’agit de ne pas reprendre notre vol vers la terre… Fred, ouvre la soupape et sors du Cosmos… Quand tu seras sur le sol, je te jetterai une amarre que tu enrouleras solidement autour d’un de ces rocs…

Le colosse se hissa par l’ouverture située à la partie supérieure du véhicule, puis il sauta sur la glace. Le docteur et moi nous nous apprêtions à lui jeter un câble, mais Fred avait disparu !…

Où pouvait-il être ? Était-il tombé dans quelque précipice ?

Je poussai un grand cri :

— Fred !…

Le colosse reparut, mais chose curieuse, il nous fit l’effet d’un bonhomme en baudruche ballotté par le vent… Il allait d’un glacier à l’autre, avec des bonds formidables.

— Fais de tout petits pas, lui cria le docteur.

Fred obéit et reparut enfin près du rivage. Je lui jetai un câble pesant qui fendit cependant l’espace avec une facilité surprenante…

Notre compagnon saisit cette amarre, l’attacha solidement à un énorme bloc de glace et s’écria :

— Ça y est… vous pouvez débarquer… Venez… venez vite… vous allez voir ce que c’est drôle, on vole comme des oiseaux dans ce patelin-là !

Nous atteignîmes le rivage, mais nous dépassâmes cependant de quelques coudées l’endroit où se tenait Fred.