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LE DOCTEUR OMÉGA

Le paysage — si l’on peut s’exprimer ainsi — s’était entièrement modifié.

De grands arbres spongieux, des algues gigantesques, s’élevaient de-ci de-là, mais, chose singulière, il régnait au milieu de ces forêts sous-marines une sorte de symétrie bien faite pour surprendre.

Des routes… des sentiers les traversaient en tous sens et nous crûmes même remarquer à certains endroits de vastes places circulaires vers lesquelles convergeaient toutes ces artères…

Il était impossible que le caprice des eaux eût ainsi façonné ces voies.

Plus nous avancions et plus augmentait notre surprise.

Tout à coup, nous aperçûmes une agglomération de huttes ayant toutes la forme de ruches d’abeilles…

— Oh ! s’écria Fred… des maisons !…

— Tu es fou, dit le savant.

— Fou tant que vous voudrez, docteur, mais je maintiens ce que je dis… Parfaitement, ce sont des maisons et la preuve… c’est que j’aperçois des hommes qui en sortent…

Le docteur braqua sa jumelle et ne put réprimer un mouvement de surprise.

— Mais oui… s’écria-t-il… Fred a raison… ce sont bien des habitations que nous voyons… des habitations d’hommes sous-marins !…

À peine avait-il achevé ces mots que nous nous sentîmes attirés doucement vers les profondeurs… puis peu à peu nos hublots s’obscurcirent comme si on les eût recouverts d’un voile…

— Qu’y a-t-il ? que signifie cela ? s’écria le docteur Oméga, en se précipitant au hublot d’avant.

Bientôt il jeta un cri.

— Ce sont eux !… ce sont eux ! rugit-il.