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LE DOCTEUR OMÉGA

ainsi dire, l’obscurité complète, mais une sorte de crépuscule étrange.

Nous étions comme environnés d’un brouillard translucide.

Un bruit singulier, semblable au grondement d’une cataracte souterraine, se faisait entendre depuis quelques instants et les eaux, qui, jusqu’alors, étaient absolument tranquilles, commencèrent à s’agiter et à bourdonner avec fureur.

Le docteur regarda par le hublot d’avant et parut subitement très inquiet, car le Cosmos, malgré son poids respectable, était ballotté comme une simple coquille de noix.

La situation paraissait grave.

— Il faut descendre, dit le savant… nous ne pouvons demeurer dans ces régions troublées… Fred, ouvrez vite les réservoirs de ballast.

Fred obéit aussitôt.

Il abaissa un levier, il y eut un petit clapotement, et l’eau entra en sifflant dans les flancs du Cosmos, qui commença à s’enfoncer.

Quand le savant jugea la quantité de lest suffisante, il fit refermer la soupape, et le sous-marin, qui était descendu de plusieurs mètres, commença à s’équilibrer dans des eaux plus tranquilles.

La lumière avait reparu et nous reconnûmes qu’elle était encore produite par des roches lumineuses, seulement ces roches, au lieu d’être droites et inégales comme celles que nous avions rencontrées précédemment, se continuaient à l’infini avec une régularité parfaite.

Elles affectaient à présent la forme d’une immense digue construite par la main des hommes.

Mais quels hommes avaient pu ainsi égaliser ces sommets de pierre ?