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LE DOCTEUR OMÉGA

Mais, pour comble de malheur, le poisson gigantesque fuyait toujours horizontalement. Enfin il s’arrêta… se secoua furieusement.

L’ogive de l’obus parut se dégager.

— Si nous pouvions remonter, dit le savant, nous serions sauvés.

Mais le cétacé ne bougeait plus… Peut-être était-il mort.

Le docteur fit remettre l’hélice en place et commanda d’actionner le moteur.

À la première trépidation, le monstre reprit sa course affolée.

Je regardai alors le docteur Oméga.

Il était très pâle, mais il ne quittait pas son poste d’observation.

Quant à Fred et à moi, nous avions presque perdu la tête.

Tout à coup, nous tourbillonnâmes avec rapidité… les flancs du Cosmos furent heurtés de coups sourds et la mer s’éclaira comme par enchantement.

Nous assistâmes alors à un spectacle effroyable… à une véritable curée.

Les poissons phosphorescents avaient reparu par milliers et s’étaient jetés avec férocité sur le monstre par lequel nous étions entraînés.

C’était un animal gigantesque, ressemblant à un phoque, mais à un phoque deux fois plus gros qu’une baleine.

Nous pûmes alors facilement nous dégager. Nous parvînmes à remonter vers les eaux supérieures et bientôt nous nous équilibrions à peu près à la même hauteur que précédemment.

Nous étions encore une fois sortis d’un péril… mais j’étais loin d’être rassuré.

Fred était devenu d’une gaîté folle.

Il plaisantait… riait de tout… des poissons qui passaient