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LE DOCTEUR OMÉGA

doute à un roc sous-marin, car notre véhicule, qui remontait déjà insensiblement, demeura immobile, se balançant sur son câble comme un vaisseau au mouillage.

— Vite !… Vite !… commanda le docteur… Au cabestan !

Fred et moi nous nous mîmes à tourner rapidement une roue de cuivre qui faisait mouvoir un treuil autour duquel était enroulée la corde de l’ancre.

— Halez !… Halez ferme !… criait le docteur…

Nous déployâmes toute notre énergie.

Le Cosmos commença à s’enfoncer peu à peu.

Bientôt nous n’aperçûmes plus qu’un jour glauque qui rapidement s’épaissit… devint d’un vert foncé, puis d’un noir d’encre.

Le docteur nous commanda de fixer le treuil à son cran d’arrêt, puis il se mit à écouter.

Enfin, au bout de quelques minutes, il nous dit :

— Tout va bien… ce que je redoutais ne s’est heureusement pas produit…

— Que craigniez-vous donc ?

— Le conflit des températures… parbleu !

— Comment cela ?

— Oui… j’avais peur que ces eaux, qui sont glaciales, agissant sur l’enveloppe brûlante de notre répulsite, ne la fendissent brusquement…

Mais elle a résisté à l’élément liquide… c’est décidément un corps merveilleux… Maintenant, il s’agit de nous occuper du lestage de notre sous-marin qui cesse d’être un obus pour devenir un bateau.

Le projectile venait, en effet, de perdre dans les grandes profondeurs sa position verticale… et il se maintenait horizontalement.

Nous abandonnâmes nos compartiments et descendîmes dans la partie qui formait à présent la cale.