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LE DOCTEUR OMÉGA

Dans douze heures, nous entrerons dans les mers de Mars et là nous aurons toujours la ressource, si l’air vient à nous manquer sous les eaux, de remonter de temps à autre à leur surface… pour emmagasiner de l’oxygène.

Immédiatement nos langues se délièrent et une foule de questions se pressèrent sur nos lèvres.

Depuis longtemps déjà la lumière avait reparu, car nous étions dans la zone d’attraction de Mars et nous tombions dans cette planète avec un mouvement uniformément retardé, grâce au système de coulisses dont j’ai déjà parlé et qui permettait au docteur de diminuer ou d’augmenter à son gré la surface de « répulsite »…

Parfois il se servait aussi de la chaleur solaire, comme d’un frein, mais je n’ai jamais bien pu comprendre en quoi consistait cette manœuvre.

Il se produisait maintenant un phénomène absolument contraire à celui qui avait suivi notre départ.

Au fur et à mesure que le projectile approchait de Mars, il perdait sensiblement de sa vitesse acquise.

Nous aurions pu nous croire encore très loin du globe martien si le docteur n’avait donné des signes d’une vive agitation.

Il allait, venait, tirait des leviers, ouvrait des soupapes qui se refermaient instantanément.

Un moment, j’entendis un bruit sec contre les parois de l’obus.

— Qu’y a-t-il ? demandai-je.

— C’est l’ancre que je détache, dit le savant.

— Comment… l’ancre ?…

— Oui… elle était contenue dans cette cage placée au-dessous de nous… maintenant elle flotte dans l’espace et il s’agit de la laisser filer le plus possible…

Et, en effet, je vis une sorte de cabestan tournant avec