Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
LE DOCTEUR OMÉGA

— Sauvés !… mes amis… nous sommes sauvés !…

J’avais peine à le croire… je me frottai les yeux comme un homme qui sort d’un rêve et m’approchai d’un hublot.

On voyait toujours la lueur, mais elle me parut moins éclatante… et je ne tardai pas à me convaincre qu’elle perdait peu à peu de son intensité.

Alors… c’était donc vrai… ce bolide qui devait nous écraser était passé à côté du Cosmos sans l’atteindre.

— Mes amis, dit le savant, le ciel nous protège… Après un péril comme celui que nous venons d’éviter, que pouvons-nous craindre maintenant ?

Nous regardions le docteur d’un air ahuri.

— Mais secouez-vous donc, morbleu ! s’écria-t-il… a-t-on jamais vu des gens comme cela ? Vous devriez sauter, danser, hurler de joie !

— Ainsi… balbutiai-je, c’est bien certain… nous n’avons plus rien à redouter ?

— Mais puisque je vous le dis.

— Et… l’obus ?

— Eh bien ! l’obus ?

— Il doit être dans un triste état.

Le docteur haussa les épaules.

— Il n’a subi aucune avarie, répondit-il.

— Cependant… j’ai bien senti qu’il se resserrait…

— Vous avez cru cela… Les gaz qui entouraient ou pour mieux dire qui formaient le bolide ont terriblement pressé notre véhicule et, par un phénomène des plus naturels, la résistance qu’il a opposée à cette masse vous a fait supposer qu’il s’aplatissait. Mais, rassurez-vous… il est en parfait état… Peut-être son extérieur a-t-il été un peu bruni par le feu, mais qu’importe ?… puisqu’il n’a rien perdu de ses qualités ascensionnelles…

Voyez, après avoir subi l’attraction du bolide dans un