Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
LE DOCTEUR OMÉGA

Bien que notre véhicule fût très épais, nous commencions à nous sentir envahis par le froid et nous fûmes obligés d’endosser nos manteaux de fourrure.

Cependant, depuis quelques minutes, le docteur demeurait la face collée à la vitre de répulsite. Ce qui attirait ainsi son attention, c’était une masse phosphorescente, qui semblait à chaque seconde s’enfler démesurément…

— Qu’est cela ? demandai-je.

— Je n’en sais rien, répondit-il avec humeur.

Et le docteur continua de regarder avec inquiétude. Placé derrière lui, j’observai aussi cette masse lumineuse qui se rapprochait avec une rapidité foudroyante. Tout à coup, le vieux savant se retourna vers moi, la figure bouleversée.

— Qu’y a-t-il ? m’écriai-je angoissé.

— Malédiction !… fatalité !… s’écria-t-il. Voyez cette lueur qui avance et dont l’étincellement s’accentue de seconde en seconde… elle vient sur nous… nous nous précipitons vers elle !… Nous ne pouvons plus l’éviter… Il n’y a rien à faire… rien… absolument rien !…

Et il ajouta en se frappant la tête :

— C’est un bolide !… un bolide énorme ! et il est juste dans notre trajectoire !…