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LE DOCTEUR OMÉGA

Et puis… on ne sait pas… si vous alliez être attaqués dans la Lune… j’ai entendu dire qu’elle était habitée par de vilains cocos… des particuliers assez bizarres…

— Mon bon Fred, dit le docteur en souriant… ce n’est pas dans la Lune que nous allons… mais dans la planète Mars…

— La Lune ou la planète Mars, pour moi, c’est kif-kif… c’est un pays pas ordinaire. Si les « Marsouins »… je crois qu’on les appelle comme ça…

— Non, les Martiens… rectifia le docteur.

— Eh bien, si les Martiens allaient vous tomber dessus dès votre arrivée… Croyez-vous qu’à vous deux vous pourriez leur tenir tête ? Avec moi… la partie serait moins dangereuse… je pourrais vous défendre…

Et Fred montra ses mains énormes.

Le docteur considéra quelques instants son ouvrier, puis il lui dit :

— Soit… tu viendras avec nous, mais je vais être obligé d’ajouter à notre projectile une couche de répulsite correspondante à ton poids… enfin !…

— Oh ! merci ! s’écria Fred, vous verrez… Je vous serai plus utile que vous ne le supposez… je suis même sûr que vous ne regretterez pas de m’avoir emmené.

Je ne fus pas fâché de voir Fred faire partie de l’expédition, car je me demandais déjà, moi qui n’étais habitué à aucun travail manuel, comment j’arriverais à pouvoir utilement seconder le savant.

Le jour du départ, une foule nombreuse s’était rendue au Creusot.

Dès la veille, la plaine où se trouvait le projectile était encombrée de curieux qui avaient campé en rase campagne.

Je dois confesser que, le matin du 18 avril, j’avais cependant perdu beaucoup de mon assurance et je me deman-