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LE DOCTEUR OMÉGA

blissements du Creusot ; prochainement je leur enverrai un double de ces plans et ils commenceront aussitôt les travaux.

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Pendant près de trois mois nous travaillâmes sans relâche. Le savant refit tous ses calculs, modifia une partie de ses plans et moi je recopiai les indications qu’il avait hâtivement griffonnées.

Enfin, le 27 novembre, je partis pour le Creusot, en compagnie du docteur et de Fred.

Quand nous arrivâmes aux usines, l’énorme projectile avait déjà été coulé dans les moules, mais comme, bien entendu, on n’avait pu le fondre d’un seul bloc, il était divisé en trois parties que l’on devait réunir entre elles à l’aide de boulons et de frettes.

Le docteur examina attentivement ces premiers travaux et parut satisfait, puis il s’entretint longuement avec les ingénieurs de l’usine.

Je crus remarquer que ceux-ci prenaient mon pauvre ami pour un fou. Néanmoins, comme il payait, on suivit à la lettre ses instructions.

Pendant six mois, trente ouvriers furent attachés au service du docteur, et vers le milieu de mars notre véhicule était presque terminé.

Il ne restait plus qu’à fondre l’enveloppe de répulsite. Là commencèrent réellement les difficultés.

On dut transporter le projectile sous un hangar très bas dont le toit avait été fortement consolidé, car les morceaux de répulsite que l’on sortait des moules montaient aussitôt en l’air comme de simples feuilles de papier et se collaient aux poutres supérieures.

Le 2 avril, le projectile était entièrement revêtu de sa