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LE DOCTEUR OMÉGA

voyez teinté en rouge s’abaisse d’un mètre et vienne s’adapter dans des coulisses et des rainures ménagées au fond de l’obus.

Ce mouvement de descente fera jouer en même temps quatre ouvertures pratiquées dans les flancs du projectile et les roues prendront ainsi contact avec le sol. Alors au lieu de diriger le véhicule à l’aide d’un gouvernail, comme lorsqu’il sera sous-marin, nous le conduirons au moyen de ce volant. Enfin deux freins puissants donneront à notre obus planétaire toutes les qualités d’une automobile.

— Tout cela est merveilleusement conçu ! m’écriai-je… Ah ! docteur, vous êtes un génie ! un novateur que l’on regardera dans quelques mois comme une de nos gloires nationales !

Le savant ne répondit pas, mais je vis dans ses petits yeux briller une lueur d’orgueil.

— Soyez convaincu, continua-t-il, que chaque chose aura sa place dans notre wagon métallique… Rien n’y manquera.

— Mais comment respirerons-nous ? Il sera impossible d’ouvrir les hublots pour renouveler notre provision d’air ?

— Vous supposez bien que je n’ai pas oublié le principal… Nous emporterons avec nous des tubes d’oxygène suffisants pour effectuer l’aller et… le retour.

Mais le savant hésita quelques secondes avant de prononcer ce dernier mot.

Peut-être, malgré toute la confiance qu’il semblait avoir dans l’issue de ce voyage, n’envisageait-il pas l’avenir sans une certaine inquiétude.

Enfin il sortit d’un tiroir une immense feuille sur laquelle se trouvait dessiné notre futur véhicule.

Je n’avais vu jusqu’alors que des parties séparées du grand tout qui devait composer le projectile aérien…

Cette fois, au lieu d’être représenté horizontalement il était