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LE DOCTEUR OMÉGA

Fred me regarda d’un air ahuri ; néanmoins il obéit sans mot dire, et me passa les unes après les autres les trois petites sphères.

J’en mis deux dans ma poche, en conservai une dans ma main, puis j’allai me placer sur la route.

Me baissant alors, je posai la boule à terre, et, après l’avoir lâchée, je me redressai d’un bond. Elle s’éleva aussitôt et quand elle fut à la hauteur de ma poitrine je la rattrapai vivement.

Alors, je la reposai de nouveau sur le sol, et la laissai libre de nouveau… mais cette fois je ne l’arrêtai plus. Elle monta jusqu’à ma figure, dépassa ma tête, puis s’éleva de plus en plus vite…

Bientôt je la perdis de vue…

Elle avait disparu dans l’espace !…

Ô bonheur !… ô miracle !… J’avais trouvé non seulement un corps réfractaire à la gravitation, mais encore un métal qui, bouleversant toutes les lois de la nature, semblait être repoussé par la force qui attire les corps vers la terre…

J’étais arrivé à supprimer la pesanteur… vous m’entendez bien… la pesanteur… Je pouvais maintenant imprimer à un corps quelconque revêtu de cette substance merveilleuse une force d’impulsion rectiligne… uniforme… infinie… c’est-à-dire une vitesse constante que rien dans l’éther ne devait plus contrarier !…

— Vous êtes bien certain, hasardai-je, de pouvoir reconstituer ce corps quand vous le voudrez ?

— Non seulement j’en suis certain, mais j’ai déjà chez moi plusieurs blocs de ce métal que j’ai fondus sans difficulté… Vous en avez même touché un…

— Ah ! oui… le fameux bloc qui pèse moins qu’une plume.

— C’est cela même… Vous pensez bien que j’ai analysé minutieusement les