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LE DOCTEUR OMÉGA

consolidai à l’aide de pierres et montai comme je pus sur cet échafaudage improvisé.

En étendant le bras, je parvins à saisir une des sphères ; elle se détacha sans difficulté, mais je sentis cependant, en l’attirant à moi, une petite résistance comparable à celle d’un aimant amorcé sur une lamelle de fer.

Soudain mon échafaudage s’écroula et je roulai sur le sol. En tombant, j’avais lâché la sphère que je tenais dans ma main ! Immédiatement je la cherchai dans les décombres, remuant planches et plâtras, mais je ne pus la retrouver… j’étais cependant certain qu’elle n’avait pas dû tomber bien loin.

Je résolus alors d’en aller prendre une autre… Je recommençai mon exercice de gymnastique, mais au moment où je levais le bras pour saisir un des petits blocs de métal, je demeurai stupéfait…

Il y avait toujours trois sphères au plafond et cependant j’étais bien sûr d’en avoir enlevé une que j’avais laissée tomber à terre !…

Je m’emparai à la hâte de celle qui était la plus rapprochée et sautai à bas de mon échafaudage. J’examinai alors particulièrement la petite boule… Elle n’offrait rien de particulier…

Pour mieux l’observer, je la plaçai dans le creux de ma main… mais à ce moment… — ce que je vais vous dire vous paraîtra inouï… prodigieux ! — elle s’éleva doucement et alla se coller au plafond…

Je poussai un cri de triomphe… que Fred entendit du hangar voisin et je me mis à danser… à gambader comme un fou…

Quand Fred arriva, je lui dis aussitôt :

— Vite ! vite !… prends-moi ces boules que tu aperçois au-dessus de ta tête… et surtout ne me les jette pas… ne les jette pas, tu entends, passe-les moi… si tu les lâchais, elles remonteraient en l’air…