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LE DOCTEUR OMÉGA

— Rassurez-vous, docteur… il n’y a plus de danger… je suis arrivé à temps, répondit Fred.

Le savant eut un petit rire. Puis se tournant vers moi, il me dit :

— Ah !… mon cher monsieur Borel… vous avez dû éprouver une terrible émotion.

Tenant à justifier auprès du vieillard le brevet de courage que je m’étais si facilement décerné, je répondis d’un ton très calme :

— Moi ?… Oh ! non… J’ai essayé de conjurer le péril, mais quand j’ai compris que je n’y parviendrais pas je me suis étendu sur le sol et, ma foi… j’ai attendu la mort…

Le docteur me crut sur parole. Mais je surpris sur le visage de Fred un malicieux sourire. Il savait mieux que personne à quoi s’en tenir sur mon héroïque attitude…

Maintenant le bonhomme examinait attentivement ses verrous.

— Voyez… me dit-il, quand je suis descendu pour fermer cette maudite porte qui s’était ouverte sous l’effet de la rafale, un coup de vent encore plus violent que les précédents a poussé cette autre et je me suis trouvé prisonnier… Mes verrous ne glissaient plus dans leur gâche et cette tige de fer qui les relie entre eux s’était subitement faussée… Il faudra que je remédie à cela.

Le jour s’était levé.

— Je crois, ajouta le docteur, qu’après une telle nuit, nous avons l’un et l’autre besoin de repos… Voulez-vous que je vous offre l’hospitalité ?

La perspective de faire trois kilomètres à pied pour regagner mon cottage ne me souriait guère… J’acceptai donc avec empressement la proposition du savant.

Il me conduisit dans une pièce sommairement meublée où se trouvait un petit lit de sangle recouvert d’andrinople.