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LE DOCTEUR OMÉGA

— Comment ?… Il vous avait laissé seul ici sans vous indiquer comment se règle le cubilot ?

— Il croyait pouvoir revenir immédiatement… mais il est à présumer qu’il a été victime d’un accident.

— Il faut aller voir ce qui s’est passé, dit l’homme, qui parut en proie à une subite inquiétude.

Je me levai péniblement, car j’avais les membres rompus, et je le suivis…

Arrivés au bas de l’escalier, nous trouvâmes fermée la porte de communication qui donnait sur le couloir.

— Ah !… je comprends… fit mon compagnon, il se sera enfermé… cela devait lui arriver un jour ou l’autre avec son système de verrous à secret… Mais comment se fait-il que nous ne l’entendions point ?…

— Il a crié longtemps, répondis-je… Peut-être à la fin l’émotion l’a-t-elle terrassé… Cela n’a rien d’étonnant, car il s’attendait, lui aussi, à sauter…

L’inconnu ne répondit pas. Collant sa bouche contre le bois de la porte, il appela d’une voix de stentor :

— Docteur !… docteur !…

Nous entendîmes une sorte de grognement. L’homme appuya alors son épaule contre la porte et, sans effort apparent, la fit sauter de ses gonds.

Nous trouvâmes le docteur accroupi dans le vestibule… Il paraissait furieux… Ses mains étaient ensanglantées… ses habits maculés de plâtre… Il avait dû faire des efforts surhumains pour sortir de sa prison.

Je voulus lui parler… Il me repoussa brutalement. Alors le géant qui m’accompagnait risqua une timide question.

— Assez… Fred… cria le docteur… assez… je ne veux rien entendre.

Cependant il se calma un peu.

— Et le cubilot ?… demanda-t-il.