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LE DOCTEUR OMÉGA

Je regardais cet homme avec émerveillement. Il me semblait maintenant qu’il se dégageait de sa personne quelque chose de surhumain, et je crus voir une auréole illuminer son front.

Ce petit vieillard, qui m’avait paru odieux et ridicule, se métamorphosait pour moi en demi-dieu.

— Vous voyez, me dit-il, que j’ai résolu réellement le plus merveilleux des problèmes scientifiques… Consentez-vous maintenant à m’accompagner dans le grand voyage que je vais tenter ?

Comment hésiter, après ce que je venais de voir… j’étais fasciné… émerveillé… littéralement ébloui…

— Oh ! docteur… répondis-je, je suis prêt à vous suivre partout… où que vous alliez… fût-ce au bout du monde.

— Nous irons plus loin que cela, prononça le vieillard d’un ton grave.

Mais soudain, malgré moi, je tressaillis… Je venais d’entendre un ronron bizarre… un roûû… roûû… singulier… de plus en plus sonore… Instinctivement… je tournai les yeux vers le cubilot.

— Oh ! ne craignez rien, fit le docteur en souriant… c’est le métal qui commence à subir sa dernière cuisson… Nous sommes à 14 atmosphères 1/4… Dans quelques minutes je ralentirai la combustion…

— Alors ?… il n’y a aucun danger ?

— Pour le moment… non…

Et le savant continua, très calme :

— J’aurais pu emmener avec moi pour m’accompagner quelqu’un de mes ouvriers… mais il ne me faut pas seulement un homme hardi… courageux… j’ai surtout besoin d’un compagnon intelligent qui puisse me seconder utilement… prendre des notes… écrire mes impressions…

— Un secrétaire…