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LE DOCTEUR OMÉGA

— Oui… mais les Martiens ont la vue très perçante… qui nous dit que d’autres n’ont pas déjà aperçu le navire aérien ?…

Et le docteur, se prenant la tête dans ses mains, se mit à réfléchir…

Au bout d’une demi-heure il nous dit :

— Peut-être y a-t-il un moyen d’éviter une catastrophe…

— Lequel ?

— C’est d’aller au-devant de nos libérateurs… les laisser venir jusqu’ici serait tout compromettre…

— Aller au-devant d’eux, c’est joli… cela… mais le moyen de locomotion ?

— Et nos jambes, donc !…

— C’est vrai… mais faudra-t-il aller loin ?…

— À cinquante milles tout au plus… ce n’est pas un voyage… et nous pouvons l’accomplir rapidement… Grâce à la faible densité de cette planète… j’estime qu’en cinq heures nous pouvons atteindre la passe de Nasmith… Nous arriverons donc, si nous ne perdons pas un instant, une heure avant nos sauveteurs terriens… est-ce décidé ?

— Nous ferons ce que vous voudrez, docteur, répondis-je…

— En ce cas, agissons promptement… Toi, Fred, bourre tes poches de pilules… Vous, monsieur Borel, prenez deux Mégalocéphales sous chaque bras… J’en emporterai un autre…

— Est-ce bien nécessaire ?… fis-je.

— Comment… vous ne comprenez donc pas… il faut à tout prix…, il faut, entendez-vous, que nous ramenions sur Terre des spécimens de l’espèce martienne…

— C’est bien… dis-je…

Je saisis deux Mégalocéphales et les plaçai dans mes bras comme deux nourrissons… Le docteur en prit un, mais les petits gnomes poussaient des cris affreux… on eût dit qu’ils avaient compris nos paroles…