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LE DOCTEUR OMÉGA

— Et croyez-vous qu’ils atterrissent loin d’ici ?

— Non… pas très loin. Ils sont emportés légèrement vers le Sud…

— Comment nous retrouveront-ils ?

— Oh ! ils sauront s’orienter…

— Mais cela demandera longtemps ?…

— Non… vous oubliez, monsieur Borel, que la planète Mars est moins grande que la Terre. Sa surface ne représente que les 27 centièmes de celle du globe terrestre, son volume n’est donc que les 16 centièmes du nôtre. En un mot, Mars est six fois et demie plus petit que la Terre…

Et le docteur, tirant de sa poche une petite carte de Mars, la déploya devant moi…

— Voyez, dit-il… nous sommes ici… dans la Terre que les astronomes ont baptisée Terre de Laplace, c’est-à-dire par 45° de latitude… Pour nous rejoindre, nos amis auront à traverser la mer du Sablier… et, s’ils ne s’égarent pas sur le continent de Beer, ils doivent arriver juste ici… à la passe de Nasmith.

— Je ne supposais pas qu’il existât une carte de Mars et que l’on eût pu dessiner les mers et les terres d’une planète dans laquelle personne n’était venu avant nous.

— Et le télescope ? Vous le comptez pour rien ? me dit le docteur en souriant… soyez tranquille : Helvétius — si c’est lui qui vient à notre secours — connaît cette carte aussi bien que moi, et, avec les indications que j’ai transmises télégraphiquement, il doit être fixé sur le point où nous nous trouvons… Il nous rejoindra, j’en suis sûr, à moins que…

— À moins que ?…

— Razaïou, prévenu de son arrivée… ne le fasse massacrer par son peuple.

— Ces Mégalocéphales n’ont pas pu le prévenir en tout cas…