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LE DOCTEUR OMÉGA

« Sommes prisonniers dans Mars à cent milles au sud des mers de glace, Cosmos détruit… Construisez nouveau Cosmos avec enveloppe répulsite et venez à notre secours. Voici formule… Oméga. »

Ces messages expédiés, le docteur se frotta les mains et nous dit :

— Maintenant… mes amis, nous n’avons plus qu’à attendre… Sur les deux cents télégrammes, il est impossible qu’il n’y en ait pas un qui soit reçu et compris… Patientons… d’ailleurs… je me tiendrai toujours en communication avec la Terre… et je serai ainsi au courant des diverses tentatives auxquelles on va se livrer en vue de notre délivrance.

Ce soir là… je m’endormis presque rassuré… et je fis des rêves délicieux…

Nous étions revenus sur le globe terrestre… une foule énorme nous acclamait… et un gros monsieur vêtu de noir, chauve et barbu — un ministre sans doute — nous remettait au docteur, Fred et moi d’énormes croix d’honneur en diamants, dont les rubans rouges claquaient joyeusement au vent comme des oriflammes de victoire…

Mais je fus arraché à ce songe enchanteur par des hurlements épouvantables, des cris affreux et des piétinements saccadés…

Me levant d’un bond, j’allumai une petite lampe portative et sortis de ma case métallique…

Le docteur était là devant la porte, rouge de colère, la figure marbrée de plaques bleues, les vêtements en désordre… D’un œil voilé de larmes il contemplait les restes de son télégraphe sans fil…

Ses électrodes gisaient fracassées, ses fils, son antenne, son manipulateur, son récepteur, tout cela ne formait plus qu’un amas de choses informes, des miettes pour mieux dire… Le désastre était complet… irréparable…

Et ceux qui avaient détruit notre précieux appareil