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LE DOCTEUR OMÉGA

Je crus que le docteur avait perdu la raison. Mais il me poussa vers l’appareil de télégraphie sans fil où vibrait encore une sonnerie grêle… et sur la bande de papier qu’il avait fabriquée avec les feuilles de son calepin, je vis ces signes :

— Qu’est-ce que cela signifie ? m’exclamai-je.

— Comment, vous ne connaissez pas les signes de l’alphabet Morse ? Mais cela signifie… cela signifie : compris… où êtes-vous ?… Helvétius.

— Vous en êtes sûr ? interrogeai-je, incrédule…

— Mais voyons… êtes-vous fou, monsieur Borel… vous n’avez donc jamais vu fonctionner un récepteur ?… Regardez ces deux bobines qui entourent deux électro-aimants… voyez ce ruban que ce petit mouvement d’horlogerie fait avancer de façon continue et régulière et qui reçoit ainsi des traces proportionnelles en longueur à la durée de chaque passage du courant… Ah ! vous vous moquiez de mon appareil…, mais il est parfait… aussi perfectionné, grâce au talent des Martiens, que les télégraphes de France… Parbleu je savais bien que les ondes hertziennes se comportaient à travers l’espace comme les ondes lumineuses… oui je le savais bien… victoire, mes amis, victoire !

Et saisissant mes mains et celles de Fred, le docteur Oméga nous entraîna dans une ronde folle…

Ainsi, c’était donc vrai…, nous étions réellement en communication avec la Terre…

Notre appel avait été compris !

Et moi, qui traitais intérieurement le docteur de fou… moi