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LE DOCTEUR OMÉGA

— Quatre « mayocleï » commanda Razaïou.

Quatre Martiens s’avancèrent sur des sortes de motocyclettes montées sur deux cylindres creux très étroits et pourvues à l’arrière d’une hélice fort large…

Il y eut un bruit sec, on entendit un ronflement et les motocyclettes partirent à toute allure sur les dalles du palais… Mais soudain, elles s’élevèrent presque à angle droit et s’élancèrent dans l’espace où elles se perdirent bientôt…

Le docteur ouvrait de grands yeux… Fred et moi croyions avoir été le jouet de quelque hallucination.

Mais de nouveaux « mayocleï » arrivèrent en roulant.

Je les examinai attentivement et j’en saisis à peu près le mécanisme. Les Martiens se lançaient d’abord à toute allure sur ces engins qu’actionnait une puissante hélice, puis, quand ils avaient obtenu une vitesse suffisante, ils déployaient un écran de métal mince qui, se relevant à demi, imprimait aussitôt au véhicule une direction en hauteur. Figurez-vous un grand carton à dessin placé devant une motocyclette, et pouvant s’élever ou s’abaisser à volonté. C’était là tout le secret des Martiens. Quand je fus revenu sur la Terre, j’appliquai en partie cette invention, et la bicyclette à hélice que vous avez pu voir fonctionner récemment avait été construite sur mes plans. Très prochainement, je ferai, avec mon ami le comte Henry de la Vaulx, l’expérience de l’écran élévateur et je ne doute pas d’arriver à un résultat satisfaisant…

Le Grand Razaïou, après nous avoir montré que, dans sa planète, le mécanisme avait atteint son dernier perfectionnement, nous dit d’un ton hautain :

— Vous voyez, Babazeïos, que nous connaissions les voitures volantes et que vous ne m’auriez pas émerveillé en me montrant la vôtre. Cependant, pour que la fantaisie ne vous prenne plus de vous évader de mes États, je donne l’ordre de briser le véhicule que j’avais consenti à laisser construire… De