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LE DOCTEUR OMÉGA

— Grand Roi… nous te saluons.

— D’où vient, grogna Razaïou, que les Babazeïos (c’est ainsi qu’on nous appelait) aient quitté mon territoire sans autorisation et emmené avec eux quatre des lumières de mon royaume ?

Le docteur, je l’ai dit, parlait très mal le martien.

Je voulus répondre pour lui.

— Taisez-vous, astucieux Babazeïo, grinça le Roi.

Je reculai d’un pas et saluai d’un air confus.

Le docteur qui comprenait que la situation était grave, reprit tout son aplomb. En termes mesurés, choisis, il s’efforça d’expliquer au Grand Razaïou qu’il voulait lui faire une surprise en ramenant dans ses États une chose merveilleuse qu’il avait laissée au bord des mers de glace.

— Et quelle est cette chose merveilleuse ? demanda le monarque curieux.

— Une voiture volante…

Il y eut un grand éclat de rire parmi l’assistance… Razaïou lui même se tenait les côtes de ses tentacules…

Quand enfin l’hilarité fut calmée, le roi martien dit au docteur :

— Faible Babazeïo, apprenez que l’on n’émerveille jamais le Grand Razaïou avec des voitures volantes… Il faut être simple et inintelligent comme un habitant de la Terre pour voir des merveilles dans les choses les plus naturelles… Ici, les voitures volantes sont nombreuses ; si vous aviez mieux visité mes États, vous auriez vu nos « mayocleï ».

Et s’adressant à ses serviteurs : « Ouvrez le dôme, leur dit-il, afin que ces Terriens puissent constater que, dans la grande planète, les voitures peuvent voler aussi bien que les oiseaux.

Le grand dôme lumineux s’écarta rapidement et le ciel apparut…