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LE DOCTEUR OMÉGA

— Et ces Martiens, qu’en ferons-nous !

— Eh ! parbleu, répondit le docteur, nous les emmènerons… Ils prouveront aux sceptiques, à ceux qui nous traiteront de visionnaires ou de mystificateurs, que nous sommes réellement allés dans une planète inconnue…

— Pauvres petits êtres… mais ils mourront !…

Le docteur ne répondit pas… et regarda par un des hublots…

Fred revenait… il avançait aussi rapidement qu’un coureur et cependant on voyait qu’il ne faisait aucun effort.

Quand il fut à dix mètres du Cosmos, il cria :

— J’ai retrouvé la cachette.

Et le bruit de sa voix fit vibrer le véhicule comme une cloche de cristal.

Le docteur me dit alors :

— Monsieur Borel, je vais faire avancer le Cosmos jusqu’à l’endroit où se trouve dissimulée notre répulsite… pendant que Fred et moi ramènerons notre enveloppe, vous resterez ici… je vous confie les Martiens. Vous comprenez bien que nous ne pouvons nous absenter tous trois… les petits monstres n’auraient qu’à s’enfuir avec le Cosmos

Et le vieux savant sortit du véhicule avec la légèreté d’un jeune homme… puis disparut, suivi de Fred, derrière les montagnes de glace.

J’attendais anxieux… Je suis, on a pu le voir, un intuitif… quelque chose me disait que nos espoirs allaient s’envoler… qu’un malheur nous menaçait… Il y a de ces choses que l’on sent, ou mieux que l’on pressent comme malgré soi… On dirait qu’à certains moments, une force inconnue se plaît à frapper notre esprit et à lui donner une acuité qui tient du surnaturel.

Bientôt, je revis le docteur et Fred.

Ils étaient consternés. Tête basse, bras ballants, ils