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LE DOCTEUR OMÉGA

Le docteur le considéra avec attention, en vanta les organes et la forme, puis invita quatre « grosses têtes » à y prendre place.

Les Mégalocéphales ne se firent point prier pour grimper dans le Cosmos… Alors, sur un signe du savant, Fred et moi entrâmes dans l’obus et, quelques secondes après, nous roulions à toute allure hors de la ville.

Les Mégalocéphales ne semblaient nullement étonnés ; cependant, quand ils virent que nous allions franchir la zone de feu, ils agitèrent furieusement leurs tentacules et poussèrent de petits cris de terreur…

— Ne craignez rien, dit le docteur en martien… nous ne courons aucun danger…

Et il ajouta en s’adressant à Fred et à moi :

— S’ils s’approchent du moteur ou des organes de transmission, attachez-les avec ces fils de fer.

Mais les Mégalocéphales étaient médusés… Blottis dans le fond du véhicule, ils nous regardaient avec des yeux agrandis par l’épouvante… Il était évident que ces petits êtres nous prêtaient les plus noirs desseins.

Le docteur crut devoir les rassurer en leur disant qu’il avait depuis longtemps l’intention de retourner au bord des mers glaciales où il avait laissé un curieux engin qu’il désirait beaucoup faire admirer au grand Razaïou… Il s’excusa même fort poliment d’avoir ainsi emmené quatre ingénieurs martiens sans leur expliquer le but du voyage.

Les Mégalocéphales parurent reprendre confiance, mais l’un d’eux, nommé Barazionii, et qui était fort peureux, chercha à convaincre le docteur du danger qu’il y avait à parcourir les régions de feu et ensuite les contrées glaciaires.

Mais sa petite voix fut couverte par le ronflement du moteur qui maintenant battait avec un bruit terrible.

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