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LE DOCTEUR OMÉGA

Cependant, les choses allaient se compliquer d’étrange sorte.

La nuit venue, quand le docteur, Fred et moi nous nous dirigeâmes vers l’endroit où nous avions laissé notre Cosmos no 2, nous ne le trouvâmes plus.

Les Martiens méfiants l’avaient caché, mais où ?

Nous le cherchâmes pendant près d’une heure ; Fred et moi escaladâmes des échafaudages, descendîmes dans des cages métalliques, mais notre véhicule demeura introuvable.

Errer plus longtemps dans la ville industrielle martienne c’était attirer sur nous la méfiance ; nous rentrâmes donc à notre « Métal Hôtel » ; déjà les Mégalocéphales, nos gardiens, semblaient très inquiets.

Lorsqu’ils nous virent, ils se rassurèrent et échangèrent entre eux de petits clignements d’yeux…

Quand nous fûmes étendus sur nos couches, le docteur nous dit très bas :

— Tant pis ! nous partirons en plein jour… et s’ils veulent nous suivre…

— Il faudra qu’ils « en mettent », ricana Fred, qui, ayant autrefois travaillé dans une usine de bicyclettes, affectionnait tout particulièrement le vocabulaire sportif…

Nous nous endormîmes un peu troublés, en nous demandant si nous retrouverions notre nouveau Cosmos.

Qui sait si le grand Razaïou ne réserverait pas cet étrange véhicule pour son musée et s’il ne le ferait point placer dans une vitrine avec cette inscription rédigée en martien : « Regardez… mais n’y touchez pas. ( « Coaïa bo ua tomaïozôs. » )

Mais fort heureusement, le lendemain, nos craintes se dissipèrent, car nous retrouvâmes notre carriage à l’endroit où nous l’avions laissé la veille… Les Martiens ne l’avaient caché que pendant la nuit.