Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
LE DOCTEUR OMÉGA

Les « Mégalocéphales » voulaient absolument allonger la coque de l’obus… prétextant que, plus il serait long et effilé, moins il offrirait de résistance à l’air, mais le docteur qui avait, comme on le sait, de sérieuses raisons pour que l’engin fût en tous points semblable à celui que les Martiens avaient détruit, insista avec tant de chaleur, trouva de si plausibles raisons que les ingénieurs aux grosses têtes consentirent à suivre exactement ses indications.

Peu à peu, l’obus se précisait, prenait forme ; on l’avait coulé en deux parties comme au Creusot ; mais l’avant et l’arrière, c’est-à-dire l’ogive et le culot formaient une seule pièce…

Cependant une difficulté s’éleva quand il s’agit des roues ; on sait que celles-ci sont remplacées dans la planète Mars par des cylindres renforcés aux extrémités… La chose en elle-même n’eût eu aucune importance, si ce véhicule avait été destiné uniquement à rouler dans les territoires de Razaïou : mais nous lui réservions un autre sort.

Le docteur, à force de chercher, trouva un système très pratique qui permettrait de se débarrasser instantanément de ces cylindres quand nous voudrions glisser sur le véhicule notre enveloppe de répulsite.

Enfin, on adapta à l’intérieur de l’engin un mécanisme électrique fort réduit et qui cependant lui donnait une force de près de 350 HP.

De petits Martiens, tout au plus gros comme des lièvres et noirs comme des corbeaux, adaptèrent à l’intérieur un changement de vitesse aussi simple qu’ingénieux et dont je donnerai un jour le secret à nos industriels français, puis on plaça un volant qui, au lieu d’avoir comme chez nous la forme d’une roue, était absolument carré…

Une fois terminé, le Cosmos no 2 ne ressemblait à son infortuné frère que par la forme : ses flancs, au lieu d’être