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LE DOCTEUR OMÉGA

me faire songer à un projet qui m’était complètement sorti de l’esprit depuis que je travaille aux communications terrestres… Je vais m’occuper activement. »

Et de fait, le soir même, le brave docteur traçait sur des feuilles de métal, à l’aide d’un poinçon, les plans du « Cosmos no 2 ».

De temps à autre, il abandonnait bien son travail pour aller surveiller ses électrodes et son récepteur, mais il revenait aussitôt à ses croquis.

Quinze jours après, il avait terminé ; dix grandes tablettes de métal étaient couvertes de traits, de hachures, de coupes, d’arabesques bizarres à la vérité, mais qui, pour un ingénieur, devaient être fort simples.

Le docteur montra ses plans aux Mégalocéphales. Ces diables de petits hommes comprirent immédiatement ce que voulait le vieux savant et l’un d’eux, que l’on appelait, je crois, Tiziraoû, compléta même d’un coup de poinçon un tracé insuffisamment indiqué.

Les Martiens avaient, on peut le dire, la mécanique dans le « sang ».

Rien de ce qui touche à la statique, à la composante et à la résultante, à la décomposition des forces et aux équations d’équilibre ne leur était étranger. Du premier coup d’œil ils comprirent le fonctionnement du Cosmos et supprimèrent même divers organes trop lourds pour les remplacer par d’autres plus légers et tout aussi puissants, ce qui vexa un peu le docteur.

Avec l’autorisation du grand Razaïou, une usine martienne appelée Büttowanohaz (c’est-à-dire la reine des constructions métalliques) entreprit la fabrication de notre véhicule…

Les travaux furent poussés activement, mais un incident se produisit qui faillit tout compromettre.