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LE DOCTEUR OMÉGA

— Vous n’y entendez rien, monsieur Borel… vous êtes d’une ignorance qui me désespère…

Et il se mit à piétiner frénétiquement le sol en se frappant le crâne de la paume de ses deux mains.

Je l’avais encore une fois mis en colère et cela était cruel de ma part… Il est des moments où il ne faut point mécontenter les chercheurs.

Pendant huit jours, le docteur Oméga dirigea ses ondes hertziennes sur la terre et notre récepteur ne reçut aucune transmission… pas même un léger choc.

Il ne fallait donc plus compter sur les communications interplanétaires…

Néanmoins le docteur n’avait pas perdu toute confiance.

De temps à autre, il allait jeter un coup d’œil sur ses chers appareils… Il les avait placés tout près du « réservoir » où nous couchions et, grâce à un système des plus ingénieux, une sonnerie devait vibrer aussitôt que son récepteur recevrait une communication…

— Vous verrez… vous verrez, disait le vieux savant avec conviction, un jour ou l’autre cela sonnera… j’en suis sûr… il est impossible qu’il en soit autrement.

Je me gardai bien de le décourager, cependant, je lui reparlai d’une chose à laquelle il ne songeait plus : la reconstruction du Cosmos

Il m’avait dit un jour que les ouvriers martiens étaient assez bien outillés pour reproduire exactement, d’après les plans donnés, un véhicule dans le genre de celui qui nous avait amenés dans Mars. D’ailleurs, ne fallait-il pas qu’ils fussent habiles pour avoir exécuté un récepteur Morse ?

Un matin, après notre petit déjeuner qui consistait en la simple absorption de trois pilules nutritives, je pris le bras du docteur et l’entraînai dans le parc qui avoisinait notre demeure…