— Ozaïa ! Ozaïa ! (Les voici !… les voici !…)
Le Roi demeura à son poste et donna ses dernières instructions.
Nous remarquâmes alors que les troupes martiennes se formaient sur trois lignes ; derrière ces lignes, un carré de cinq cent mille soldats environ se tenait prêt à donner en cas de besoin.
J’étais monté avec le docteur sur la première plateforme de l’observatoire de Razaïou et je distinguais très nettement une bande noire qui s’avançait vers nous.
Les Cococytes approchaient.
Soudain une lueur verdâtre courut sur la plaine et nous aperçûmes des nains qui tournoyaient et s’abattaient dans toutes les directions.
L’action était engagée. Mais de quels engins se servaient donc les soldats ?
On ne les voyait faire aucun mouvement, on n’entendait aucun bruit et cependant la mort fauchait des rangées entières de combattants.
Un « Mégalocéphale » que j’interrogeai me donna l’explication de ce mystère…
Chaque soldat martien avait en main une boîte carrée et cette boîte c’était son arme…
Il lui suffisait de presser un ressort pour qu’aussitôt s’ouvrît un petit diaphragme qui donnait passage à un rayon de feu, et telle était la puissance de ce rayon, qu’à cent mètres il brûlait tout ce qu’il rencontrait… Rien n’était effrayant à voir comme ces gnomes qui s’incendiaient à distance en braquant devant eux une sorte de kodak.
Mais il faut croire que les engins des Cococytes étaient moins perfectionnés, moins puissants, car l’armée de Razaïou ne semblait point diminuer.
Ses lignes s’étaient à peine éclaircies, tandis que, dans les