Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
LE DOCTEUR OMÉGA

les Martiens avaient adopté ce genre de construction afin de pouvoir transporter leurs villes où ils voulaient. La raison en est simple. Pendant la période zônartiz (été) certaines régions deviennent inhabitables à cause de la chaleur.

Alors commence un exode qui dure quelques jours et les villes qui s’élevaient dans le Sud se trouvent, avec une rapidité surprenante, transportées au Nord.

Lorsque le froid se fait sentir, le même déménagement s’opère du septentrion au midi.

Seules, les usines demeurent dans les endroits où elles ont été installées, mais elles sont pourvues d’appareils réfrigérants qui permettent aux ouvriers de travailler sans être incommodés.

D’ailleurs, l’ouvrier ne joue ici qu’un rôle secondaire…

Chacun a sa place définie, marquée, l’un pousse toujours le même levier, l’autre dirige toujours la même courroie ; l’intelligence n’entre pour rien dans le travail manuel. Les « grands cerveaux » ont conçu les puissantes machines de construction, les acéphales ne font que les actionner et le travail est tellement bien divisé que jamais il ne se produit d’accident comme dans nos usines.

La population de la planète Mars comprend quatre catégories : les savants ou grands ingénieurs, les giiloï ou ouvriers, les bafouros ou agriculteurs et les gagâyous ou inutiles qui sont formés par toutes les classes de la société.

En cas de guerre car, hélas ! les Martiens, malgré leur intelligence, ne sont pas encore parvenus à vivre en paix avec leurs voisins, ce sont les Mégalocéphales ou grands cerveaux et les bafouros qui vont au combat…

Les ouvriers restent dans les usines où ils continuent à produire les engins de destruction…

Les femmes remplacent alors les bafouros à la culture des champs et rien n’est arrêté dans la vie de la planète…