Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
LE DOCTEUR OMÉGA

sorts et des leviers qui communiquent avec d’énormes engins d’une complication merveilleuse.

Le Martien étant par sa nature un être d’une faiblesse extrême, supplée par des mécanismes perfectionnés à la force qui lui manque.

L’électricité, qui est encore mal connue chez nous, remplace dans les usines martiennes les cubilots et les foyers…

On peut dire qu’elle a atteint dans Mars son dernier perfectionnement… Grâce à elle, des milliers d’appareils, des bras d’acier, des chariots de fonte, des treuils de fer se lèvent et s’abaissent, glissent, tournent, s’enfoncent, remontent avec une précision inimaginable.

Figurez-vous une montre immense dans laquelle tous les rouages admirablement combinés concourraient à communiquer une force que l’on dirait intelligente.

Sans efforts, les ouvriers martiens accomplissent des travaux de géants…

L’usine dans laquelle nous nous trouvions avait la spécialité de fabriquer des trottoirs roulants…

Des blocs de métal se succédaient sans interruption dans des glissières et passaient immédiatement sous des laminoirs qui les réduisaient en quelques secondes à l’état de plaques de quelques centimètres d’épaisseur…

Ensuite un chariot à mouvement ininterrompu prenait ces plaques et les transportait au dehors où elles se trouvaient automatiquement empilées par vingt, trente ou quarante…

La roue étant inconnue des Martiens, tout glisse sur des cylindres creux, renforcés au centre et aux extrémités…

Je vis aussi fabriquer des maisons dans cette usine, car sur la planète Mars on ne construit pas les habitations en brique ou en pierre ; tout édifice, qu’il soit palais ou chaumière, est en métal et se monte ou se démonte en l’espace de quelques minutes ou de quelques heures. J’ai su par la suite que