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LE DOCTEUR OMÉGA

pandre dans la ville, aussi quand nous sortîmes du palais, fûmes-nous acclamés par une population en délire…

Des milliers de nains nous entouraient, se pressaient contre nous et nous devions marcher avec prudence pour ne point les écraser… Il y eut cependant un malheur. Fred, toujours très maladroit, posa son large pied sur un Martien qu’il réduisit en bouillie mais la foule ne prêta aucune attention à cet accident… Dans la planète Mars on ne s’émotionne pas aussi facilement que chez nous, et la mort d’un homme n’a aucune importance… surtout si cet homme n’est pas un intellectuel.

Nous rentrâmes au Métal Hôtel — c’est ainsi que j’avais baptisé le réservoir de tôle qui nous servait de demeure — et nous absorbâmes quelques pilules pour notre dîner.

Le lendemain, dès l’aube, les Mégalocéphales vinrent nous réveiller et nous annoncèrent que nous pourrions sortir quand nous le désirerions et qu’une ploplô (voiture automobile) serait à notre disposition.

Depuis longtemps nous brûlions du désir de visiter la ville dans laquelle nous nous trouvions et qui se nommait Musiolii.

Deux Mégalocéphales s’offrirent à nous accompagner et nous partîmes.

Le docteur ayant manifesté l’intention de voir une usine, on nous conduisit au Giilôz, vaste exploitation qui ressemble un peu au Creusot.

Là, nous pûmes enfin nous rendre compte du travail des Martiens.

Les ouvriers qu’on y emploie sont légion… Dans une seule machinerie il n’y en a pas moins de cinq mille.

Et tous ces petits hommes travaillent avec une activité surprenante.

Au moyen de leurs tentacules, ils font mouvoir des res-