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LE DOCTEUR OMÉGA

Quand je lui narrai comment nous étions parvenus dans Mars, le Roi ouvrit de grands yeux et parut enthousiasmé, mais nous nous aperçûmes plus tard qu’il n’avait absolument rien compris à nos explications et que la question de la gravitation lui était totalement étrangère[1].

Il sembla encore plus étonné quand je lui appris que j’avais quarante ans et le docteur soixante, et que, sur Terre, on ne dépassait guère soixante-dix ans.

Dans la planète Mars, la longévité est prodigieuse… la moyenne de la vie est de trois cents ans.

Pendant les deux cents premières années, les Martiens sont Vizadôs (actifs), puis ils deviennent Gagâyou, c’est-à-dire inutiles, et ne peuvent plus rendre aucun service à la collectivité… Quand l’âge a affaibli leurs facultés, on les parque dans de grandes cités où ils sont servis par des Noussaï (esclaves au petit cerveau) et ils achèvent là leur existence.

Un Mégalocéphale m’apprit que Razaïou avait cent cinquante-sept ans et la reine Bilitii cinq ans…

Il n’y a point, sur la planète Mars, d’enfance ni d’adolescence ; quelques semaines après qu’il a vu le jour, un Martien arrive à sa pleine croissance. Le cerveau seul atteint progressivement son développement…

Après nous avoir interrogés sur l’organisation économique et politique de la Terre, Razaïou nous renvoya en nous disant que nous étions désormais libres de circuler dans sa planète et qu’il allait donner des ordres pour que ses sujets nous entourassent du plus grand respect.

La nouvelle de cette réception n’avait pas tardé à se ré-

  1. En effet, quand après notre équipée aux mers de glace, nous dîmes à Razaïou que nous avions voulu lui montrer une « voiture volante », il nous répondit stupidement que les Martiens ne nous avaient pas attendus pour inventer des véhicules aériens et il nous montra alors ces fameux « mayocleï » dont je parle plus loin et qui ne sont simplement que des engins fort bien conçus au point de vue mécanique mais sans valeur aucune comparés à notre Répulsite. N. de l’A.